L'ivresse de la jeunesse

L'ivresse expresse des ados ouvre la voie de l'addiction

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Les pouvoirs publics laissent la voie libre aux tiroirs caisses des Bars sous couvert de Festif...

Le terme Festif devait être remplacé par "Bar Vomitif"

Petit rappel de la mode lancée par l'industrie de l'alcool pour inciter la jeunesse à tomber dans l'alcoolisme

Les petits jeux mis en place dans les bars

"Le Beer Contest" se joue par équipe de 2 (1 garçon et 1 fille) le couple qui gagne est celui qui a bu le + de biere !

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"Le Ricard-Mètre" consiste à avaler 1 mètre de Ricard !

"Le Binge Drinking" consiste à boire  un max de verres en 1 seule fois pour être complètement "déchiré"

Girls binge drinking

Les boissons inventées par les bars

"Les Premix" qui sont exactement dosés pour qu'on ne sente que le goût du sucre..

Resultat on boit, on boit encore, et 10 minutes plus tard on se sent lamentable..mais le tiroir caisse lui est plein !

L'intoxication alcoolique à l'adolescence peut favoriser une perte de contrôle de la consommation d'alcool à l'âge adulte. 

 

Très à la mode chez les adolescents, l'ivresse expresse (binge drinking en anglais) augmente très nettement le risque de devenir dépendant à l'alcool à l'âge adulte.

Et plus cette pratique, qui consiste à absorber une quantité maximale d'alcool en un temps réduit, commence jeune, plus le risque est élevé, selon les résultats d'une expérimentation menée chez le rat et publiée dans la revue Neuropharmacology 

L'équipe Inserm de Mickaël Naassila, professeur de physiologie à la faculté d'Amiens, a simulé le binge drinking en exposant des rats adolescents à des intoxications alcooliques répétées (alcoolémie de 3 g/litre, 1 fois par jour pendant 2 jours et tous les 2 jours avec un total de 8 injections). «Il n'est pas rare d'observer ce niveau élevé d'alcoolémie, à hauteur de 3 g/l, chez des adolescents, parfois très jeunes, qui se retrouvent aux urgences pour intoxication éthylique», précise Mickaël Naassila. 

 

 Une fois adulte, ces rats à qui les chercheurs proposaient au choix deux biberons: l'un rempli d'eau et l'autre d'alcool, consommaient bien plus souvent de l'alcool que les rats témoins qui n'avaient jamais été ivres.

Cette vulnérabilité à l'alcool se retrouvait principalement lorsque les rongeurs avaient été exposés à des intoxications massives à l'alcool dans la première partie de l'adolescence. «Ce qui confirme ce que nous observons dans les études épidémiologiques: les adolescents qui s'initient jeunes au binge drinking (entre 12 et 16 ans) ont deux fois plus de risque de devenir alcoolodépendants que ceux qui abordent ces pratiques vers 20 ans», souligne Mickaël Naassila.

 

Perte de contrôle totale

Parallèlement, les rats exposés à l'alcool pendant leur adolescence à qui l'on proposait, une fois adulte, de l'alcool mais un jour sur deux seulement, perdaient totalement le contrôle de leur consommation et arrivaient à absorber 4 à 5 grammes d'alcool pur par kg et par 24h!

Ces rats ont également montré une motivation beaucoup plus élevée pour obtenir une dose d'alcool. Pour cette partie de l'expérimentation, les chercheurs obligeaient les rats à fournir un travail (appuyer sur un levier) pour être récompensés par de l'alcool.

Les rongeurs ayant bu jeunes se montraient beaucoup persévérants que les autres pour obtenir leur ration.

Une motivation uniquement liée à l'alcool, car la même expérience renouvelée avec le sucre, très apprécié des rats, ne provoquait pas de modification de leur motivation.

Cette plus grande vulnérabilité à l'alcool pourrait s'expliquer par une modification du cerveau. Les chercheurs ont en effet démontré qu'une sous-région bien précise du noyau accumbens (zone cérébrale qui joue un rôle primordial dans le comportement addictif) est moins réactive, à long terme, à une réexposition à l'alcool. 

«Les résultats de cette étude préclinique corroborent les suspicions cliniques qui suggèrent l'existence d'une plus grande vulnérabilité à l'addiction à l'alcool après une initiation de la consommation d'alcool à un âge très précoce, très tôt dans l'adolescence», conclut Mickaël Naassila.

Des données inquiétantes lorsque l'on sait que plus du quart des jeunes de 17 ans déclarent au moins trois ivresses dans l'année et qu'ils sont 10% à atteindre les 10 ivresses par an!